Vous trouverez ici une base de données sur les principales techniques de tournage en relief, ainsi qu'un certain nombre de “bonnes pratiques”. L'idée de ce wiki est d'offrir et de partager le maximum de connaissances. Les considérations polémiques ou partisanes ont absolument leur place sur Convergence3D, mais plutôt sur le Forum, l'idée étant de faire de ce wiki une base unanimement partagée.

La reproduction des textes de cette section du site est libre, à condition de citer son origine (« Tourner en Relief, Le Cours Complet et Interactif, convergence3d.net ») et ses auteurs (« David Steiner et Cédric-Alexandre Saudinos, Parallell Cinéma »).

Comment optimiser la préparation d'un tournage en relief pour accélérer la production?
L'écriture d'un film en 3D
La préproduction sans assistance logicielle - les bonnes pratiques
La préproduction avec assistance logicielle (Frameforge)

NOTE : Ces textes sont basés sur le cours de D. Steiner et C.A. Saudinos “Tourner en Relief, le Cours Complet et Interactif” (“Stereo 3D Filmmaking : The Complete Interactive Course”), coffret en 3D comprenant 14h de contenu qui détaille, analyse et illustre la théorie et les pratiques évoquées ici. Pour plus de détails, s’y référer, là: convergence3d.net/stereo3d.php

Des décalages stéréoscopiques apparaissent quand on superpose l’image filmée par la caméra droite et l’image filmée par la caméra gauche. Le décalage stéréoscopique d’un objet, ou parallax, ou simplement décalage, est la distance à l’image entre l’image gauche et l’image droite d’un objet. Il s’exprime en pourcentage de la largeur de l’image :

On dit qu’un décalage est positif quand l’image de gauche d’un objet est à gauche, et son image de droite à droite. Dans ce cas, l’objet semble loin, derrière le plan de l’écran, « en profondeur ». Exemple : +1%

On dit qu’un décalage est nul (0%) quand les deux images d’un objet sont parfaitement superposées. Dans ce cas, l’objet apparaît sur le plan de l’écran (= exactement à la profondeur de l’écran de projection).

On dit qu’un décalage est négatif quand l’image de gauche d’un objet est à droite, et son image de droite à gauche. Dans ce cas, l’objet semble proche, devant le plan de l’écran, « en jaillissement ». Exemple : -2%

Note : les décalages peuvent aussi être exprimés en pixels. Dans ce cas, 19 pixels correspondent à 1% d’une image de 1920 pixels de large. Mais bien sûr nos 1% correspondent à 40 pixels pour une image 4K et seulement à 12 pixels pour une image de 1280 pixels de large.

On sait qu’il existe une limite pour les lointains. En effet, l’espace qui existe entre les deux yeux des êtres humains est en moyenne de 6,5cm. Donc, si l’image d’un objet loin destinée à l’œil gauche est décalée de 6,5cm par rapport à l’image destinée à l’œil droit, alors mes yeux doivent regarder droit devant eux, de manière strictement parallèle, pour fusionner les deux images : mon œil droit regarde droit devant lui, mon œil gauche aussi, puisque l’écart des deux images à l’écran est identique à l’écart entre mes deux yeux. Cela provoque la sensation que cet objet est « à l’infini », le plus loin que je puisse percevoir.

Si mes deux images à l’écran sont maintenant décalées de, disons, 13 cm (alors que mes yeux ont toujours une distance entre eux de 6,5cm) ; alors mon œil gauche doit regarder à gauche… et mon œil droit, à droite ! Mes yeux sont entrés en divergence. Or, cette situation n’est pas naturelle pour l’œil humain, et au mieux elle est très fatigante, au pire elle est extrêmement douloureuse, et provoque nausées et maux de tête.

On en déduit qu’un décalage (positif) à l’écran de 6,5cm entre les deux images d’un objet est le maximum que nous puissions tolérer. Pour cette raison, ce décalage est souvent nommé « horizon artificiel ».

Naturellement, il s’agit d’une valeur absolue – ce qui signifie qu’un même film n’est pas forcément adapté à toutes les tailles d’écran : sur un petit écran de 1m de large, un certain décalage fera, disons, 1cm (soit 1% de la largeur de l’image) mais projeté sur un écran de 13m de large, ce même décalage fera 13cm – et 26cm sur un IMAX de 26m. Choisir ses lointains en fonction de la taille d’écran prévue est donc très important.

On comprend par exemple que des lointains décalés de +1% de la largeur de l’image seront parfaitement adaptés à un écran de 6,5m (puisque nos +1% feront pile 6,5cm), mais seront un peu décevants sur un écran de 2 ou 3m, et très douloureux sur un écran de 13m.

L’horizon artificiel d’un écran de 6,5m est donc de +1% (le « + » signifie un décalage positif)

L’horizon artificiel d’un écran de 13m est donc de +0,5%

L’horizon artificiel d’un écran de 26m est donc de +0,25%

Le cas des petits écrans est à part : en effet, sur des petits écrans, très proches des spectateurs, l’expérience montre que dans un film (en photo, les tolérances sont supérieures car l’image ne bouge pas) la majorité des spectateurs sont confortables avec un horizon artificiel situé entre +1,8% et +2,5% ; cette dernière valeur étant déjà assez importante. Au-delà, le plan devient en général trop long à fusionner.

Donc:

L’horizon artificiel d’un petit écran est d’environ +2%.

A noter que dans les décalages négatifs (qui régissent les jaillissements), il n’existe pas vraiment d’horizon artificiel, la convergence posant moins de problèmes que la divergence.

Toutefois, il faut garder en tête qu’un décalage de -1% fait sortir un objet à 1/2 de la distance écran-spectateur sur un écran de 6,5m, et aux 2/3 de cette distance sur un 13m – un effet très puissant.

La technique parallèle stricte (pour IMAX)
Tourner en parallèle en ajustant les lointains en post-production
Tourner en convergent

NOTE : L’entraxe se règle une fois que les lointains ont été réglés, soit en décalant une image par rapport à l’autre, soit en angulant une caméra.

L’entraxe est la distance qui sépare les deux caméras (les centres des optiques des caméras, pour être exact).

Il ne faut pas la confondre avec l’interoculaire, qui est la distance qui sépare les axes optiques des yeux (6,5cm en moyenne) : là aussi interoculaire et entraxe sont indépendants, l’entraxe servant à ajuster la quantité de relief (ou « gamme stéréoscopique », ou « budget stéréo ») d’une image. A noter que les Américains ont souvent tendance, par abus de langage, à parler d’« interocular », ou « I/O », pour parler d’entraxe (bien que le bon terme anglais pour « entraxe » soit « interaxial »).

L’entraxe varie selon les plans :

- Quand on a besoin de larges entraxes (plans de paysages, effets de miniaturisation), on utilise des rigs côte-à-côte. Mais ceux-ci ne permettent pas de rapprocher beaucoup les caméras.

- Quand on a besoin de petits entraxes, inférieurs à environ 14cm (donc, pour la plupart des plans), on utilise des rigs à miroir. Un miroir semi-transparent est placé à 45° devant l’une des deux caméras, qui filme au travers du miroir, tandis que l’autre filme en réflexion dans le miroir. Ceci permet de rapprocher autant que l’on veut les caméras, jusqu’à un entraxe de 0 cm, très utile pour vérifier l’alignement des caméras.

L’entraxe servant à ajuster la gamme stéréoscopique, la question est donc de savoir quel entraxe on veut, pour obtenir quelle gamme stéréoscopique.

La gamme stéréoscopique est une mesure de la quantité de relief d’une image. Il s’agit de la différence entre le décalage de l’objet le plus loin et le décalage de l’objet le plus proche. Par exemple, si dans mon image l’objet le plus loin a un décalage de +1%, et l’objet le plus loin a un décalage de -2%, alors la gamme stéréoscopique de cette image est de 3% (+1 - -2).

De même, si l’objet le plus loin a un décalage de +2% et le plus proche un décalage de 0%, alors la gamme stéréo de l’image est de 2%.

Pour les petits écrans, on recommande souvent, pour la majorité des plans, une gamme stéréo de 1,5% à 3%. Les normes PAD posées par Sky 3D recommandent un relief la plupart du temps compris entre +2% pour les lointains et -1% pour les jaillissements (gamme stéréo 3%), précisant que certains plans peuvent avoir un relief très puissant : +4% lointains, -2,5% jaillissements (gamme stéréo extrêmement forte de 6,5%). Pour plus de détails, cf http://introducingsky3d.sky.com/a/bskyb-3d-tech-spec/).

Pour les écrans plus grands, on recommande généralement des gammes stéréos plus faibles : de 0,75% à 1,5%.

Naturellement, la gamme stéréo exacte dépend de chaque plan, et de l’effet que l’on veut obtenir.

Méthodes de contrôle de la puissance du relief
Méthodes de contrôle du positionnement du plan de l'écran

Construire un plan en relief ne signifie pas seulement savoir régler la stéréoscopie sans faire diverger les yeux des spectateurs et sans faire de jaillissements trop puissants…

Les indices stéréoscopiques et non-stéréoscopiques
Aligner les caméras
Synchroniser les caméras
Gamme Stéréo & Budget Stéréo
Miniaturisation et Gigantisme
Focales
Lumière

Les spécificités du montage en relief
Le temps d'un plan
Le raccord relief dynamique
La fenêtre flottante dynamique
Etalonner un film en relief